Interviews/OST Omega/Toshihiko Sahashi

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  • Interview de Toshihiko Sahashi, compositeur des musiques de Saint Seiya Omega. Parue dans le livret de la première OST de Saint Seiya Omega.
  • Traduction du japonais vers le français par Archange.
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Traduction

Toshihiko Sahashi (années 2010)


g1Saint Seiya est une oeuvre qui constitue mes racinesg2

Un lien qui remonte à 20 ans.


1) En ce qui concerne votre histoire avec Saint Seiya, vous avez participé à la comédie musicale, n'est-ce pas.

Sahashi : J'ai un profond lien avec Saint Seiya, et ai travaillé sur les musiques de la comédie musicale Saint Seiya jouée par SMAP ("Bandai Super Musical Saint Seiya", première représentation donnée en 1991). J'ai co-composé les musiques étaient co-composée avec Wada-san, mais ceci reste cependant ma première comédie musicale originale. J'avais déjà composé de nombreuses musiques pour comédies musicales auparavant, mais il ne s'agissait de spectacles basés sur des histoires inédites. Et j'adore donc vraiment Saint Seiya depuis cette époque. Pour commencer, cette oeuvre se base sur la mythologie grecque et prend de grandes proportions. Et l'histoire a un côté fantasy en plus d'être remplie d'action. Je trouve que c'est un monde dans lequel il est aisé de s'immerger. J'ai ensuite eu l'occasion de travailler avec le même producteur sur de nombreuses comédies musicales d'animes suite à celle de Saint Seiya. Et il y a un an, on m'a demandé de retravailler sur une comédie musicale de Saint Seiya. Je me suis dit « Ah ! Saint Seiya est de retour ! ». J'ai eu l'impression en mon for intérieur qu'une nouveau cycle commençait. Et puis ensuite, on est venu me parler de ce nouvel anime.


2) Tentez-vous de garder un lien entre cette comédie musicale et Saint Seiya Omega ?

Sahashi : Pas vraiment. Cet anime est un récit inédit. Même si l'univers et certains personnages sont hérités de l'ancienne oeuvre, l'histoire en elle-même est différente. Mais plus je deviens familier avec l'univers de Saint Seiya, et plus jeprends du plaisir à composer. Le point commun qui demeure au point de vue musical est le sentiment de grandeur. Que ce soit dans les comédies musicales ou dans l'anime, je compose pour Saint Seiya des musiques donnant un sentiment de grandes choses à venir et de souffle épique.


3) Quels sont vos sentiments en pensant à ce lien de 20 ans qui vous unit à Saint Seiya ?

Sahashi : En effet. Le monde de Saint Seiya est tel un opéra. Les costumes et d'autres points me font penser au monde de Wagner. Et personnellement, je suis un très grand fan de Wagner. Saint Seiya m'évoque par exemple "l'anneau des Nibelungen" de Wagner. Et puis Saint Seiya comporte de l'action, or j'aime bien les univers comportant des combats. On y retrouve aussi une touche de science fiction. C'est vraiment une oeuvre qui ne réunit que des choses que j'aime.


  • Un morceau que les collégiens et lycéens de Paris peuvent interpréter.


4) Comment étaient les réunions avec le staff de l'anime ?

Sahashi : Le producteur Wakabayashi est quelqu'un qui sait ce qu'il veut, et qui s'intéresse à de nombreuses choses dans lesquelles il s'investit à fond. Lors de nos réunions je me souviens très de deux phrases en particulier venant de lui : "Cette oeuvre est également populaire à l'étranger", et "En tout cas, il faut penser à la France.".


5) La France ?

Sahashi : Gō Wakabayashi a travaillé en France et m'a dit qu'il avait eu l'occasion de voir la passion des français pour les animes japonais lorsqu'il était à Paris. Ce qu'il m'a demandé était "composez des morceaux que les collégiens et lycéens français puissent jouer avec un peu d'entrainement. Des musiques proches d'eux et faciles à comprendre.". En parlant de Wakabayashi-san, celui-ci avait apporté le champagne au studio auprès que la première salve d'enregistrements ait été achevée. Nous avons alors fêté la fin de cette composition et trinqué tous ensemble. Les producteurs comme lui sont devenus rares. Cela la rappelé le plaisir de créer qui existait lors de la production des oeuvres d'autrefois. Je pense personnellement qu'il est important, aussi bien dans le cas d'un anime que dans celui d'un film, de savoir aménager ce genre de moment rompant avec le train-train habituel. Mais de nos jours, les gens sont tous devenus incroyablement pragmatiques, et ce genre de chose n'arrive plus vraiment. Mais après tout, c'est ce que l'on demande dans le travail de producteur.


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6) C'est important vis à vis de l'environnement de travail ou de la motivation, n'est-ce pas ?

Sahashi : En effet, c'est très important pour la motivation. Je pense qu'un producteur capable de ce genre de choses est quelqu'un de précieux. Trinquer avec un verre de champagne et discuter ensemble ne serait-ce qu'un quart d'heure suffit à laisser des souvenirs. "Nous avons trinqué ensemble à l'occasion de Saint Seiya". Et il est très important que ce soit le producteur qui lance ça, car si c'était moi je ressemblerais juste à un vieux qui a envie de boire un coup (rires). Lorsqu'un producteur marque ce genre d'occasion, cela montre à l'équipe qu'il attache de l'importance à la façon dont se construit l'oeuvre.


7) Quelle était la requête d'un point de vue musical ?

Sahashi : Sur le point de vue musical, la commande était "de la musique classique" et "un sens d'unité entre les musiques". Il est fréquent pour les bandes sonores d'anime que de nombreux styles différents soient utilisés dans la même oeuvre, mais pour Omega était un seul style convoyant une seule vision de l'univers. J'ai alors composé plusieurs motifs musicaux principaux, puis ai fait des arrangements en répartissant ces motifs de ci de là. Je n'ai au contraire pas créé de thèmes personnels pour chaque personnage distinct, comme par exemple Kôga ou Yuna. J'ai plutôt conçu ses musiques en regardant plutôt la cohésion de l'ensemble.


Comme pour cet cette première commande on m'a demandé une trentaine de morceaux, j'ai pu profiter tester diverses organisations pour insérer des morceaux longs, ce qui a été un grand plaisir pour moi. Il y a une vingtaine d'années, j'avais plutôt tendance à me dire "et mince" lorsque l'on me demandait de faire de longs morceaux, mais je trouve qu'aujourd'hui c'est ce genre de longs morceaux qui est devenu plus naturel à écrire pour moi. Je dirais que ce tournant s'est produit à l'époque de Gundam Seed (2002). Même lorsque l'on ne me demandait qu'une minute et demie par morceau, il était fréquent que j'écrive des musiques de deux minutes et demie. Mais je suis bien embête lorsque l'on me demande un très grand nombre de musiques. Les longs morceaux permettent de raconter une histoire au travers de la musique, et c'est pourquoi il est particulièrement agréable d'en écrire. Je suis très heureux que plusieurs musiques aient été utilisées dans leur forme longue dans Saint Seiya Omega. Je pense que cela veut dire que mon travail est apprécié.


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8) Vous utilisez des instruments éthniques.

Sahashi : Comme je voulais donner un air grec aux musiques, j'ai utilisé des "bouzoukis". Je me suis aussi dit que ça aiderait à obtenir le sentiment d'unité entre les musiques, ainsi que le producteur l'avait demandé.


9) Et Saint Seiya utilise du scat féminin.

Sahashi : La commande mentionnait que du scat féminin était souhaité. Je me suis donc comme toujours adressé à Taeko Saitō mais comme son registre vocal est aigu, ça n'a pas été facile. Les voix des gens ont une très grande force de persuasion, et il n'est parfois pas possible de les remplacer par des instruments.


Comme les musiques de Saint Seiya n'en font jamais trop dans l'exagération, je trouve très aisé de les composer. Avec d'autres oeuvres, il arrive en réunion que l'on me dise « Et j'aimerais que vous composiez une musique incroyable pour cette partie ». Je compose alors une musique impressionnante, mais le résultat s'éloigne parfois de ce qui était voulu. C'est parce que la définition du mot "incroyable" varie beaucoup d'un réalisateur à l'autre. Je ne comprenais pas bien ceci lorsque j'avais la trentaine, et lorsque l'on me demandait une musique impressionnante, je faisais donc toujours ceci à ma mesure, et il est très souvent arrivé que ça ne corresponde pas à ce qu'il aurait fallu (rires). Comme les normes pour les musiques de Saint Seiya correspondent à mon échelle personnelle, tout ce que je fais colle aux attentes.


  • Une oeuvre capable d'exprimer la passion


10) Est-ce que vous trouvez valorisant de pouvoir écrire des morceaux pour une oeuvre d'action de l'ampleur de Saint Seiya ?

Sahashi : Je dirais que cette oeuvre permet d'exprimer la passion. En ce qui me concerne, je garde toujours à l'esprit le fait que je ne veux pas stagner en tant que compositeur. Effectuer le même travail pendant plusieurs décennies forge la technique mais je ne veux surtout pas que cela devienne une routine ennuyeuse. Je prends beaucoup de plaisir sur Saint Seiya, car l'oeuvre me permet de tester de nouvelles choses. Au niveau du rythme, il m'est tout autant possible de faire des compositions intenses que des compositions orchestrales. Comme c'est ce genre de choses que je souhaitais en débutant ce métier, je suis très satisfait de pouvoir faire ce que j'espérais depuis le début. C'est désormais pour moi l'une des oeuvres que je considère représentatives de mon travail.


J'ai récemment entendu dire que « les hommes cessent de grandir à 12 ans ». En y songeant bien, ce sont les expériences que j'ai effectué jusqu'à les 12 ans qui m'ont ensuite toujours permis de remplir mon assiette...

Si l'on le demande pourquoi je ne suis pas devenu compositeur de musique classique, je dirais qu'une des raisons réside dans le fait qu'il n'y a pas de machines dans la musique classique. J'ai depuis mon enfance une passion pour les appareils qui égale ma passion pour la musique. Mais ceux-ci sont malheureusement absents dans le classique. D'ailleurs vous savez, le studio d'enregistrement ressemble à la cabine d'un vaisseau spatial. Il y a tout un tas de magnifiques appareils tels que des synthétiseurs ou des guitares électriques. Je suis satisfait d'avoir l'occasion de m'en servir en faisant ce travail. J'ai l'impression d'avoir toujours tiré avec moi les choses que j'aimais quand j'étais enfant.

Sinon c'est quelque chose dont je parle souvent, mais lorsque j'étais à l'école primaire, il m'arrivait de jouer au piano les thèmes de "Thunderbirds" et de "Nazo no Enban UFO" comme en transe pendant que mes ami m'écoutaient. Jusqu'à mes 12 ans environ, il y avait souvent de telles séries étrangères diffusées à la télévision, et j'ai gardé en moi une empreinte auditive de ces dramas. On peut dire que c'était une époque à laquelle les séries mettaient en avant la passion et d'ardeur. C'est sont là les racines sur lesquelles sont bâtis mes travaux, et c'est donc certainement pour ça que je continue à apprécier ce genre d'oeuvres.


(propos recueillis le 15 juin 2012)


Fin de traduction