Interviews/HIKARI/Analyse des oeuvres

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*Sortie : 27 Février 2004 *Caractéristiques : couleur / 128 Pages / ISBN : 4-0878-2073-4 *Prix : 4.762 Yens *Producteur et Distributeur : Shueisha *Auteurs : Shingo ARAKI/Michi HIMENO
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Analyse des œuvres. -Les gekigas, les Shojo mangas et animés-

Les gekigas qui ont influencé Araki Shingo et les Shojo mangas qui ont influencé Himeno Michi sont tous deux des styles de mangas propres au Japon. Nous allons essayer de retrouver les traces que ces derniers ont laissé dans les animés en analysant les caractéristiques des sakugas des deux artistes. (Auteur = Shimotsuki Takanaka)

Celui que l’on a considéré comme étant le dieu du manga, Tezuka Osamu a créé, à travers la Mushi Production qu’il a construite lui-même, la version animée de son œuvre majeure « Tetsuwan Atomu » (de 1963). La relation entre les mangas et les animés avait déjà débuté depuis cette première série télévisée de 30 minutes diffusée au Japon. Avant cela, le style Tezuka qui dessine les personnages et les décors de manière plus ronde et quelque peu déformée était devenu le courant le plus répandu dans le monde du manga. Cependant, dès la seconde moitié des années 50’, le style totalement opposé des gekigas, réalisant des dessins en utilisant des traits fins et en donnant un aspect plus sauvage nait à travers les Kashi-hon mangas. Araki Shingo, qui a débuté en tant qu’auteur de Kashi-hon mangas a été baigné dans les mangas de Tezuka mais également dans les gekigas. Tezuka Osamu, de son côté, a créé des Shojo mangas comme « Ribon no Kishi ». Cela a constitué la source de la naissance d’une sorte de Shojo manga avec un design moderne dans les années 1960 répandue notamment par Mizuno Hideko. Ensuite, au début des années 70’, quand la nouvelle génération de Hagio Moto ou de Ooshima Yumiko est apparue, les Shojo mangas s’immiscent dans le domaine de la littérature et attirent également des lecteurs masculins. Himeno Michi a également vécu, en tant que lectrice, tout ce déroulement qui a suivi Mizuno Hideko.

Dans les alentours des années 60’, de plus en plus de magazines de Seinen mangas (mangas jeunesse) ont été publiés et les gekiga-kas qui étaient nés des Kashi-hon mangas se sont encore plus répandus en dehors des magazines de Shonen mangas, ce qui a englouti le monde du manga dans une mode du gekiga. Ensuite, la relation étroite entre les animés et les mangas qui constituent leurs œuvres originales a engendré la propagation de cette mode de gekiga dans le monde des animés. Des œuvres comme « Kyojin no Hoshi » ou « Sabuto Ichitorimono Hikae » (tous deux de 1968) ont été diffusées à la télévision. Les dessins étaient caractérisés par un style plus fin et réaliste, propre aux gekigas, ce qui a offert l’opportunité aux animators comme Araki Shingo de se détacher du style Tezuka.

Enfin, en 1974, Araki Shingo a créé la Araki Production. Himeno Michi va le rejoindre par la suite. C’est ainsi qu’on a obtenu des sakugas comportant des touches de gekigas introduits par Araki, les rendant dynamiques et fins. En y ajoutant les sakugas chics et mignons de Himeno, la Araki Production a abouti sur des œuvres témoignant d’un style qui leur était propre. Ce charme s’est démarqué au maximum notamment dans les personnages originaux comme Tony Harken dans « Wakusei Robo Danguard A » (de 1977). En ce qui concerne la mode des beaux personnages qui est apparue en même temps que l’arrivée de la mode des animés, la Araki Production a beaucoup attiré l’attention en tant que source de cette mode. Cette mode a amené de nouveaux fans d’animés, à savoir les jeunes filles qui soutenaient activement cette mode des beaux personnages. Jusque-là, on recherchait, dans les character designers, la capacité d’adapter les dessins des œuvres originales mais c’est également à cette période que ces character designers ont commencé à évaluer leurs propres designs originaux. Cette tendance va, sous la forme de « dessin d’animé », même influencer les mangas traditionnels.

Par la suite, à travers des œuvres comme « Versailles no Bara » (de 1979), Araki et Himeno ont établi une réputation solide et dans un contexte où les versions animées des œuvres hebdomadaires de « Shonen Jump » connaissaient un succès, ils ont commencé « Saint Seiya » (en 1986). Ils ont dessiné à deux, de leurs meilleurs techniques, l’ensemble de la version télévisée de cette série qui évoque l’histoire de jeunes protagonistes qui entament une lutte mythologique. On y trouve des traits fluides, un rassemblement de beaux personnages créés dans les meilleures proportions, des actions de combats éveillant de la passion, des mouvements et des temps de pauses stylés. De plus, les émotions subtilement insérées dans le regard des personnages évoquant ainsi leur aspect interne et les mouvements des cheveux exprimant les émotions qui émanent de ces mystérieux et délicats sakugas représentent véritablement la collaboration extraordinaire de ces deux personnes qui comportent en eux des styles de gekigas et des Shojo mangas. On y trouve agrégé sans aucun doute un des styles qui caractérisent la japanimation que l’on appelle « Animé ». Après les 4 films et la vidéo de « Seiya », la toute nouvelle œuvre de ces deux artistes est « Tenkai-hen Joso ». Cette œuvre est peut-être le « Joso » (introduction) de nouvelles œuvres de Araki et Himeno.

Image p. 129 : Nous n’utilisons plus cette technique aujourd’hui grâce à la digitalisation mais pour les œuvres d’animation de l’époque, on créait des celluloïds que l’on mettait sur des pellicules. On copiait les sengas (il existe les gengas et les dogas) que l’on dessinait au crayon, à la main, sur les cells transparents puis on les coloriait pour en faire des celluloïds. Je vous laisse donc admirer, ici, les dogas pour celluloïds qui ont été réalisés par Araki Shingo et Himeno Michi pour « Saint Seiya animé spécial ». En haut, on a la représentation de Seiya qui se mesure courageusement à l’empereur des mers, Poséidon ainsi que le général marine qui lui obéit. On a une image qui est différente du cadre de la télévision, qu’on a construite sous la forme d’un panorama. On a donné, à chacun, une posture qui puisse bien donner sur une affiche de gravure. On peut aussi porter de l’attention aux traits du visage de Seiya. Il a gardé le visage qu’il a depuis le début mais on y a ajouté de l’intrépidité. En dessous, nous avons les Chevaliers de Bronze qui entourent la déesse Athéna, Saori, prise au piège du pape. Au bout du regard de Seiya, Shiryu et Hyoga, il y a une tour d’horloge qui indique la limite du temps qui est encore laissée à la vie de Saori. Quand les lecteurs suivant ce mouvement de regard reviennent sur l’image initiale, ils voient flotter le corps de Saori, touché par une flèche. On ne peut qu’être impressionnés par la disposition si recherchée de l’écran.

Column : A propos du Jump Gold Selection « Saint Seiya Animé spécial ».

En connaissant le grand succès de la version animé de « Seiya » dont la diffusion avait débuté en 1986, ce que le département d’édition, qui avait publié l’œuvre originale dans l’hebdomadaire « Shonen Jump », avait édité sont les trois Mooks « Saint Seiya Animé spécial ». De 1988 à 1989, les trois livres ont été publiés et en plus de tous les épisodes de la version télévisée, on y a également inséré toutes les meilleures scènes et les storys des 4 films. Aujourd’hui, ils constituent, même dans des librairies de livres anciens, des livres de très grande valeur.

Pour les trois livres, la couverture et les posters sont des dessins réalisés par Araki Shingo et Himeno Michi. On peut ressentir le charme de chacun des dessins, ce qui n’est pas possible dans les animés. Ils comportent également beaucoup de projets comme des tables rondes de staffs ou de acteurs vocaux.


Fin de traduction