Livre 2 - Chapitre du sang (2)

De SaintSeiyaPedia
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Chapitre 2 : Sang

Chapitre 2.1

Sanctuaire.

Cimetière du Sanctuaire.

Les tombes de ce cimetière silencieux situé dans un recoin du Sanctuaire étaient extrêmement simples, et ne consistaient qu'en des panneaux de pierre comportant le nom, le rang, et la constellation des ceux qui y étaient enterrés. Les lettres gravées étaient cependant devenues illisibles sur de nombreuses tombes.


C'est en ce cimetière que reposaient les guerriers d'Athéna, aussi bien ceux de renom que ceux qui n'avaient laissé aucune trace dans l'Histoire. Une grande partie de ces tombes était probablement vide, sans le moindre cadavre à y enterrer.


« Nous perdons donc à nouveau une camarade ? » dit Seiya, les épaules basses.


Celui-ci venait tout juste de revenir de mission et avait aussitôt été averti du décès soudain de Yulij.


« Et dire qu'elle avait pourtant été sauvée une fois, dit Hyôga en regardant cette nouvelle tombe d'un air triste.

— À chaque nouveau combat, je me met à prier », ajouta Nicol.


Depuis les temps reculés de la Mythologie, de nombreux Saints, ces guerriers liés aux astres, s'étaient battus pour l'amour et la justice sur Terre, en suivant le destin qui était le leur.


« Je prie pour ne pas avoir à réciter l'éloge funèbre de l'un des nôtres, murmura Nicol après avoir adressé une courte prière pour Yulij. »


« Yulij, Bronze, Sextant. »


Cette inscription était le seul souvenir qui resterait de la femme qui reposait là aux yeux des générations futures. La cérémonie quant à elle fut une courte et simple.


« Alors c'est tout ? dit Mei en se mordant les lèvres face à la tombe de Yulij.

— Mei...

— C'est ainsi que son enterrement s'achève ?

— Que voudrais-tu que l'on fasse alors ? Un enterrement digne de ceux des empereurs de l'antiquité ? Bâtir un immense mausolée, jeter des fleurs, réunir tout le monde, organiser un banquet, et demander aux femmes de se lamenter pendant 7 jours et 7 nuits ? dit Nicol.

— Nicol...

— Nous n'avons nul besoin de grande cérémonie. Et personnellement, je ne souhaite même pas de tombe. Pour un Saint, la paix qui règne sur Terre est la preuve qu'il a vécu. Et surtout... »


Mei resta l'écouter en silence.


« ...même si la mémoire des hommes finit par oublier ces Saints, les étoiles, elles, s'en souviendront toujours. »


Mei se releva et s'en alla.

« Ce n'est pas fini, Mei ! Il te reste encore des choses à accomplir ! »


Les étoiles les regardaient, mais comme par malédiction, un vent déchaîné se leva et obscurcit le ciel d'un voile de cendres et de poussières.


« Je ne l'oublie pas », pensa Mei, à qui les paroles de Nicol rappelaient le destin de sa Cloth au sein de cette nouvelle Gigantomachie.


Chapitre 2.2

Chaîne.

Lorsque Nicol montra la chaîne tranchée à Seiya dans le Palais du Pope, celui-ci senti son sang bouillir et se prépara à partir à l'instant pour sauver Shun.

« J'y vais ! cria Seiya

— Shun s'était rendu en Anatolie, n'est-ce pas, évêque ? demanda Hyôga, qui lui aussi souhaitait partir à la recherche de son ami et frère.

— Oui, au volcan d'Arima, confirma Nicol.

— La chaîne triangulaire est utilisée pour l'attaque. Que Shun s'en soit départi signifie qu'il voulait nous avertir d'un grand danger, dit Shiryû en inspectant de sa main le tronçon de chaîne que Nicol lui avait tendu.

— Mais penser qu'un ennemi ait pu avoir un Saint tel que Shun..., ajouta le Saint du Dragon.

— Il s'agit forcément d'un Géant ! cria Seiya, énervé.

— Un instant, Seiya.

— Nicol !

— Je t'ai pourtant bien dit que Yulij avait été tuée par un Géant qui s'était introduit dans le Sanctuaire

— Oui, et alors quoi ? On devrait rester cloîtrés dans le Sanctuaire ? Le temps joue contre nous, et il faut tout faire pour retrouver au plus vite Typhon, non ? C'est vous-même qui nous l'avez dit.

— Calme-toi, Seiya, ajouta une nouvelle voix.

— Athéna... »


Celle-ci s'était adressée calmement à lui depuis son trône en entendant les vitupérations du Saint. Chacun regagna correctement sa place en entendant la Volonté Divine d'Athéna.


« La sécurité de Shun... », commença Athéna, pendant que Seiya restait attentif.

— Sa sécurité se trouve désormais entre les mains de son étoile. Mais nous allons faire de notre mieux, continua-t-elle en se levant.

— Vous voilà, dit soudain Nicol en se retournant.

— Nous sommes arrivés.

— Hein ? dit Seiya

— Vous ?


Seiya, Hyōga et Shiryū furent surpris de voir les Saints qui venaient d'arriver dans le Palais du Pope.


Les "Bronzes secondaires".

« Nachi du Loup.

— Ban du Petit Lion.

— Geki de l'Ours.

— Ichi de l'Hydre.

— Jabu de la Licorne. Nous avons bien reçu votre appel et sommes venus au plus vite en ce Sanctuaire. »


Les cinq Bronze Saints présentèrent leurs respects à Athéna.


« Merci d'être revenus aussi rapidement en dépit de la distance.

— A votre service. Cela faisait bien longtemps, mademoiselle Saori », dit Jabu en s'avançant, paré de la Cloth de la Licorne sur le casque de laquelle la corne caractéristique se dressait.


Il avait à peu près le même âge que Seiya. Son teint plus hâlé était probablement du à sa mission d'affectation à Oran,en Algérie. Ajouté à ses cheveux bouclés, l'ensemble donnait à Jabu un visage très masculin pour un japonais.


« Jabu et vous autres...

— Ben quoi Seiya, t'as pas l'air dans ton assiette.

— Je leur ai demandé de venir, expliqua Nicol.

— Vous, Nicol ?

— Nous sommes venus pour protéger Athéna en établissant un périmètre de sécurité autour du Sanctuaire. Mais je n'aurais jamais cru qu'une telle chose arriverait à Shun.

— Jabu. Nachi. Ban. Geki. Ichi. Laissez-moi vous répéter votre mission : établissez des défenses autour du Sanctuaire et protégez Athéna, déclara Nicol.

— À vos ordres ! déclarèrent quatre des Bronze Saints fraîchement arrivés.

— C'est dans la boite, m'sieur ! dit Ichi, différemment des autres.

— Au fait, où se trouve Mei ? J’ai entendu dire qu’il était vivant, demanda Jabu.

— Mei est..., commença Seiya en regardant autour de lui.

— Est-ce que quelqu’un a vu Mei ? » demanda alors Nicol.


Mais nul ne put lui fournir un hochement de tête affirmatif.


« Il était pourtant présent lors de l’enterrement, pas vrai Shiryū ? demanda Seiya.

— En effet.

— Je suis de retour ! » cria un nouvel arrivant.


Un jeune garçon venait de pénétrer dans le Palais du Pope avec une voix enjouée.


« Hé oui, me revoilà, ô Nicol, seigneur esclavagiste ! Mission accomplie ! dit Kiki en inclinant nonchalamment la tête.

— Quelle mission ?

— Allons, allons, ne faites pas l'innocent. Celle de me téléporter avec Mei vers...

— Comment ? dit Nicol en agrippant les deux épaules de Kiki.

— Ouille ouille ouille ! Mais qu'est-ce qui vous prend, seigneur Nicol ? J'ai juste accompli ma mission !

— Mei... où se trouve Mei ?

— Pourquoi vous me demandez ça ? C'est bien vous qui avez donné l'ordre à Mei de se se rendre au volcan d'Arima, et dit que je devais l'y emmener, non ? »


Un courant d'air froid sembla souffler dans le Palais du Pope.


« Je n'ai jamais donné un tel ordre.

— Hein ? Mais alors... Mei m'a menti ? dit Kiki, très confus.

— Mei serait parti essayer de sauver Shun tout seul ? s’écria Shiryū.

— Se sentirait-il coupable de tout ? Pour ce qui est arrivé à Shun, pour Yulij, et même pour la résurrection de Typhon ? »


Nicol s'en voulut de ne pas avoir été capable de remarquer la profonde culpabilité que Mei devait ressentir.


« Kiki ! Emmène-nous aussi au volcan d'Arima ! décida Seiya.

— O-ok !

— Un instant, Seiya.

— Encore en train d'hésiter, Nicol ?

— Seiya », coupa une autre voix.


Athéna, déesse de la Guerre et protectrice de la Terre, s'avança vers ses Saints, vêtue d'une longue robe et brandissant son sceptre d'or qui n'était autre que la déesse de la victoire, Niké.


« Athéna, dit Seiya.

— Seiya, de par sa position, Nicol se doit de planifier les choses à plus long terme que vous.

— Je le sais bien, mais...

— Il y aura probablement une de ces barrières nommées "Phlegra" au volcan d'Arima. Que feras-tu alors ?

— La barrière de Phlegra ? réalisa Seiya, qui se rappela alors de cette barrière mise en place par Typhon sous l'Etna, qui avait épuisé les ennemis du dieu, volant leurs Cosmos et leurs forces vitales.

— Nicol, demanda Athéna en le regardant de ses yeux gris. »


Dague

Nicol de l'Autel comprit aussitôt la Volonté Divine d'Athéna, et quitta la salle pour revenir ensuite en tenant un un coffret entre ses mains. Il ouvrit le coffret, et tous purent voir que celui-ci contenait une dague d'un éclat comparable à un bijou. La déesse la prit en main et se tourna vers Seiya, Shiryû, et Hyôga.


« Approchez », dit Athéna aux trois Bronze Saints avec une grande affection.


Tous trois vinrent aux côtés de leur déesse.


« Mes Saints, recevez la protection de mon sang », dit-elle en posant la lame sur son poignet avant de le couper d'un mouvement net, sans hésitations.

Un filet de son sang divin se mit à couler en une ligne rouge sur sa peau claire.


« C'est...

— Cette force se déverse dans ma Cloth ! »


Les Bronze Cloths de Pégase, du Dragon, et du Cygne récurent chacune quelques gouttes du sang d'Athéna, qui leur permettait ainsi d'être protégés par sa volonté.


Après avoir également appliqué son sang protecteur sur la Cloth de l'Autel, Athéna tendit la dague à Nicol. L'évêque reçu l'arme avec révérence, puis en essuya délicatement la lame avec un tissu blanc avant de la remettre dans le coffret.


« Nous avons désormais reçu la protection d'Athéna. Grâce à ces Cloths nous n'aurons plus à souffrir des effets de Phlegra, expliqua l'évêque.

— Alors on est prêts !

— Seiya, Hyōga, Shiryū, accompagnez-moi au volcan d'Arima, leur dit Nicol.

— À vos ordres ! lui répondirent les trois jeunes Saints à l'unisson.

— Kiki, dit Nicol en se tournant vers le jeune garçon.

— O-oui ?

— Kiki, je suis reconnaissant de tes efforts, et suis désolé d'abuser ainsi de toi, mais le temps nous manque, et nous allons donc avoir besoin de toi pour nous rendre au plus vite là-bas.

— Je vous confie Shun et Mei, dit Athéna tandis que Tatsumi, affolé, tentait de stopper le sang qui coulait de son poignet.

— Vous pouvez me faire confiance, ô Athéna. Si Mei disparaît, sceller Typhon deviendra particulièrement difficile, dit Nicol avant d'effectuer un dernier salut respectueux.

— Mei ? Sceller Typhon ? De quoi parlez-vous ? lança Seiya, perplexe.

— Du destin des des étoiles de Mei. Mais le moment n'est guère approprié, alors nous en rediscuterons plus tard, Seiya.


Chapitre 2.3

Shun

Shun se réveilla en frissons, avec l'impression de s'extirper d'un cauchemar dans lequel il serait devenu une hideuse chenille traînant sur le sol.


« Cette sensation... » dit Shun, qui se souvint avoir déjà été dans une situation pareille. Il se trouvait à nouveau dans un lieu dans lequel son Cosmos, sa source de vie, donnait l'impression d'être dérobe. «  Phlegra ! ».


« Saint d'Andromède », déclara une voix dure.


Shun sentit des frissons lui parcourir l'échine entendant cette voix.

— Typhon ! cria le Saint.

— Tu trembles car ma "Peur" t'a effleuré, beau et jeune Andromède ?

— Comment ? »


Le dieu à l'aspect asymétrique, dont une moitié du corps était de flammes et l'autre de foudre, portait par dessus ses muscles saillants une Adamas brillant d'un éclat noir, se trouvait là, lui, le dernier enfant de la lignée des Géants.


Shun réalisa la situation dans laquelle il se trouvait.

Il était toujours vivant.

Et prisonnier.


« Tiens ? j'ai l'impression de te connaître. Et je t'ai déjà combattu... Ah, je vois, il doit s'agir des souvenir de Thoas, un de mes frères aînés.

— Les souvenirs de Thoas, qu'il a dévoré comme sacrifice, auraient donc migré en lui ? se demanda Shun, en gémissant de douleurs.


En effet, les flammes et la foudre dansant sur le corps du Dieu brûlaient la rétine de Shun, qui avait ainsi de grandes peines à regarder son interlocuteur. Typhon était un tourbillon qui écrasait ceux qui s'opposaient à lui, et dévorait leurs âmes. Même si il en ignorait les détails, Shun senti que Typhon, tel un ouragan qui avale tout sur son passage, avait dévoré le Cosmos du quatrième Géant, Pallas de la Stupidité. La tempête qu'il était avait encore engrangé plus de nuages tourbillonnants.


«  Je sais que tu n'es pas un humain normal, Andromède.

— Pardon ?

— Tu es destiné à être l'hôte d'un dieu connu, un dieu olympien. Lors des combats de l'Etna j'ai eu l'occasion de goûter brièvement ton sang, et je ne peux oublier la saveur de celui-ci ainsi que celle de ton Cosmos. Je n'aurai jamais pu espérer obtenir un tel sacrifice », dit le dieu dont le halo éclairait la totalité du corps de Shun.

Typhon se pencha en avant afin de toucher lentement la nuque de Shun de son index gauche. Le système nerveux de Shun fut alors traversé par une violente décharge électrique qui força son corps à se plier en arrière, malgré sa volonté.


« Je vais te dévorer, dit Typhon en sortant sa langue noire avant de se pourlécher les lèvres.

— Je suis un Saint d'Athéna. Je ne succomberai pas à ta "Peur".

— Tu ne peux échapper à ma "Peur", toi mon sacrifice. La chaîne qui te retient prisonnier est d'une nature semblable aux Adamas. Tu ne pourras t'en défaire aisément, tout Saint que tu es. Et qui plus est, tu te trouves en plein dans la barrière de Phlegra. »


Shun grogna de dépit.


« Je souhaite te dévorer, mais cela devra un peu attendre, dit Typhon en s'écartant afin que Shun puisse voir ce qu'il y avait derrière lui.

— Pourq... », commença Shun avant d'écarquiller les yeux.


Un serpent qui se trouvait là. Une femme enceinte nue, dont la partie inférieure du corps était une queue de serpent, se trouvait encastrée dans le mur, à l'intérieur d'un vacillant "Cocon du Temps" placé sur un autel.

Shun ignorait ce qu'était la Prison de Stase, mais comprenait bien en voyant cette sorte d'oeuf que quelque chose de particulier se produirait une fois que la partie fine de la coquille, cette membrane, se briserait.


Echidna

« Cette vipère ne va pas mettre au monde un oeuf, mais une progéniture disposant d'un corps complet.

— Comment ?

— Lorsque mon nouveau véritable corps sera né, tu deviendras le premier de mes sacrifices, Andromède. Je te dévorerai immédiatement.

— Cette... cette femme est... vivante ?

— C'est Echidna.

— Echidna ?

— C'est la dernière femme des Géants, dit Typhon en observant Echidna.

— Mais son corps...

— Cette apparence a été façonnée à l'image d'un monstre mythologique par la Peur que ressentent les frêles humains. Saurais-tu deviner pourquoi elle n'a pas de jambes ? »


Aucune réponse sensée ne vint à l'esprit de Shun.


« Tu n'en as donc aucune idée ? dit Typhon en riant.

— C'est parce que j'ai façonné ainsi cette femme. Je lui ai pris ses jambes afin qu'elle ne puisse fuir », déclara Typhon à Shun, qui ne put réprimer un cri de surprise.


La partie inférieure d'Echidna, sa moitié de serpent, reposait sur l'autel, clouée à celui-ci par d'innombrables rivets.


« Père », résonna une voix alors que trois silhouettes apparurent dans cet irréel temple maléfique.

Les Géants qui venaient d'arriver portaient des Adamas aux aspects de monstres.

« "Père" ? » remarqua Shun, troublé par les paroles de ces Géants responsables de sa capture.


« Mes fils, dit Typhon.

— À vos ordres, répondirent-ils.

— Je suis irrité. Quels sont ces faibles mais énervants Cosmos ?

— On dirait que d'autres Saints d'Athéna sont arrivés en cette terre, dit Ladon, le dragon à cent têtes, qui se trouvait comme d'habitude entre ses deux frères.

— Des moucherons donc ?

— Quelle est votre Volonté ?

— Tuez-les.

— À vos ordres.

— Massacrez-les tous.

— À vos ordres.

— Ou non, plutôt... dévorez-les », ordonna Typhon.


Les fils de Typhon confirmèrent leur obéissance absolue, et quittèrent le temple souterrain, disparaissant dans les ténèbres.


« Seraient-ce Seiya et les autres ? Ma chaîne a-t-elle donc bien atteint le Sanctuaire ? » se demanda Shun en silence.


« La Prison de Stase va bientôt se rompre, dit Typhon en restant observer la femme sur l'autel.

— Comment ?

— Et je te dévorerai alors ».


Comme en réponse à ce souhait, l'oeil enflammé de Typhon projeta des flammes afin de marquer son empreinte sur le corps de Shun.

Chapitre 2.4

« Alors c'est donc ça le volcan d'Arima ? » dit Seiya.

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Celui-ci était debout sur le chapeau pointu d'un de ces étranges piliers de pierre qui formaient une vaste et dense forêt dans un canyon d'Anatolie. Pour aussi loin que son regard pouvait porter, nul signe de civilisation humaine, même pas la moindre lumière, n'était apparent. C'était un lien complètement isolé, hors de portée de la force des hommes. Ils étaient cinq au sein de cet enclos rocheux : Seiya, Hyôga, Shiryû, Nicol, et Kiki, qui avait téléporté le groupe depuis le Sanctuaire.


« Evêque, cette région a donc un rapport avec Typhon ? demanda Shiryû.

— Une seule anecdote des poèmes épiques de la Grèce antique en fait mention. Ce serait "la tanière de Typhoneus".

— Typhoneus... En somme, Typhon ?

— Pour être plus précis, cette anecdote se réfère à la femme de Typhon.

— Sa femme ?

— Je présume que vous avez déjà entendu le nom d'"Echidna" ? demanda Nicol aux jeunes Bronze Saints.

— Echidna ? demanda Seiya en se frottant le cou, pensif.

— La mère de tous les monstres, répondit simplement Hyôga.

— La plupart des monstres de la mythologie grecque ont été engendrés par Typhon et Echidna. Certains de leurs enfants sont par exemple le Lion de Némée, l'Hydre venimeuse, Cerbère, le chien qui garde les Enfers, ou bien encore l'aigle qui dévorait constamment le foie de Prométhée, enchaîné.

— Minute. Mais ces monstres ne sont-ils pas devenus des constellations ? demanda Seiya, toujours aussi perplexe.

— En effet, de nombreuses constellations sont liées à ce genre d'histoires mythologiques.

— C'est vrai. Mais pourquoi avoir fait des fils de Typhon, ennemis de l'humanité, des constellations ?

— C'est une bonne question. En général, les monstres sont créés par la "Peur" que ressentent les hommes. Peut-être ont-ils demandé aux dieux de les placer aux cieux afin de pouvoir révérer ces monstres, et ainsi obtenir leur protection ? Mais c'est une histoire qui concerne les mythes et légendes du monde des humains. Les hommes ne sont pas les seuls à vivre sous le destin tracé par les étoiles. Les Géants y sont probablement aussi soumis, expliqua Nicol.

— Les Géants ont donc eux aussi leurs étoiles et constellations ?

— Apparemment, Shiryû, répondit Nicol en observant avec respect le ciel nocturne.

— Tous les Cosmos et Volontés Divines proviennent de la voûte céleste, et nous en sommes les réceptacles. »


Chacun admira avec attention les éclats de leurs propres Cloths, parcourues de lueurs stellaires. Elles avaient aussi reçu la protection du sang d'Athéna, et étaient liées au destin des Saints.


« Pour Shun. Pour Mei. Et pour la victoire d'Athéna ! » dirent les trois jeunes Saint en posant leurs mains les unes par dessus les autres. À leurs yeux, Nicol était quelqu'un sur qui il pouvaient compter.


« Et moi je fais quoi ? demanda Kiki.

— Attends-nous ici, Kiki, et fuis immédiatement si tu sens le moindre danger. Tes pouvoirs sont très importants pour Athéna.

— Ah oui ? Je le savais bien, vous ne pourriez rien faire sans moi, dit le jeune garçon en riant. »

Être ainsi félicité par Nicol lui avait fait très plaisir, et il s'assit pour rester les attendre.

Les quatre Saint s'élancèrent dans la forêt de pierre, en restant attentifs à leurs Cosmos respectifs et en maintenant une distance fixe entre eux. Ce qu'ils faisaient ne deviendrait pas dans un récit millénaire contant leur héroïsme. Ils faisaient simplement ça pour l'amour et la paix sur Terre, ainsi que pour leurs compagnons et pour Athéna.


« Je ne ressens toujours pas la barrière de Phlegra », cria Seiya.


La malédiction de Typhon qui dévorait les vies ne couvrait effectivement pas la forêt rocheuse.


« Typhon devrait être dans un endroit protégé par Phlegra, ainsi que Mei je pense, dit Nicol.

— Devrait-on se séparer pour accélérer les recherches ?

— Non, Seiya. Nous ne pouvons pas nous permettre de réduire ainsi notre potentiel de combat, dit Shiryû.

Mais les quatre Saints s'arrêtèrent soudainement en entendant un étrange grondement. Le sol se brisa alors d'un coup.


Chapitre 2.5

Rift

La forêt de pierres hurla. Le vent s'engouffrant à travers les espaces de ces arbres de roches émettait un son semblable à celui de harpies s'en prenant aux intrus. Et finalement, le sol se déroba sous eux. La terre s'ouvrit sur plusieurs dizaines de mètres afin d'avaler les Saints dans sa gueule béante.


« Seiya !

— Shiryû ! Hyôga ! Nicol ! »


Chacun fut bientôt incapable d'entendre les cris de ses compagnons, et leurs silhouettes étaient également cachées par le sable et les débris rocheux qui accompagnaient leur chute dans ce gouffre. Le cratère qui s'était ouvert était suffisamment grand pour abriter plusieurs amphithéâtres, et sa profondeur était telle que même des Saints auraient du mal à remonter vers la surface.

Finalement, les débris rocheux touchèrent un fond, et la terre se tut, toujours agitée de quelques secousses.


Hyôga, toussa en poussant un immense rocher. Il se demanda jusqu'où il avait bien pu tomber, et rien autour de lui ne pouvait lui en donner la moindre idée. Il avait aussi perdu la trace des Cosmos de Shiryû et de Seiya lors de la chute. L'air était si saturé de poussière qu'ouvrir les yeux s'avérait difficile.

Mais il se trouvait désormais au plus profond de la terre, et même en ouvrant les yeux il n'aurait probablement trouvé que l'obscurité. Hyôga avait remarqué l'ouverture d'un tunnel en bordure du cratère pendant sa chute, et y avait plongé. Dans le cas contraire, même un Saint aurait couru un grand danger à cause de la quantité de rocher s'écrasant dans le cratère principal.


« Je suppose qu'il s'agissait encore d'un piège des Géants », dit Hyôga, qui était désormais séparé de ses compagnons.


La "Peur" présente dans les boyaux de la Terre caressa alors sa peau. Hyôga se releva prestement en sentant ce vent immonde qui lui donna l'impression d'être léché par une centaine de serpents. Hyôga se reprit, puis s'apprêta à reprendre son chemin lorsqu'une voix l'interpela.


« Tu as donc survécu à cet effondrement

— Hein ? » dit Hyôga en ouvrant les yeux par réflexe lorsqu'il se tourna vers cette voix.

À sa grande surprise, la poussière avait disparu et il lui était désormais possible de voir les environs.


« Est-ce à cause du vent ? Aurait-il emporté au loin toute la poussière présente ? se demanda Hyôga. »


Les parois de la caverne brillaient d'un vague scintillement rouge-orange, qui n'était pas sans rappeler les murs de l'autel souterrain de l'Etna.


« Me voici donc dans le ventre de la Terre », se dit-il.


Mais il était surtout surpris de découvrir une caverne aussi vaste sous le volcan d'Arima.


« Cette Cloth n'est pas une Bronze Cloth normale », dit la voix inconnue, grave et peu audible, comme celle d'une bête.

— Tu t'en es rendu compte, misérable, répondit Hyôga en cherchant la silhouette de cet ennemi, de ce Géant.

— Cette Cloth semble repousser les effets de la barrière de Phlegra qui enveloppe ce sanctuaire souterrain.

— Typhon se trouve donc ici ?

— Serait-ce la protection du sang d'Athéna ?

— Je suis Hyôga du Cygne.

— Et moi Orthros, le chien bicéphale ».

Saphir étoilé

Son Adamas était du bleu sombre d'un saphir étoilé. Cette pierre noble au bleu plus profond que celui de l'océan renfermait de multiples scintillements d'étoiles furtives. Hyôga reconnut le nom qui lui avait été annoncé et l'histoire qui y était associée.


« Orthros... le chien maléfique à deux têtes », se dit-il.


Le Géant qui se tenait face à lui était tel une immense masse de pierres. Sa taille était du même ordre que celle des autres Géants, mais son solide torse et son tour de tronc étaient en revanche impressionnants, et faisaient probablement plusieurs fois ceux de Hyôga. Et le Saint estimait que son poids devait probablement être comparable à celui du plus imposant prédateur terrestre, l'ours polaire, dont le poids atteignait les 500 kilos. Ce Géant était tel un féroce mastiff à la chair tombante et muni d'un collier à pointes. Et son Adamas avait un aspect atypique.


« Tu es donc un des fils de Typhon et d'Echidna. Un de ces nouveaux Géants dont avait parlé celui qui s'était introduit au Sanctuaire. Un fils de dieu.

— En effet. ».


Fanart d'Orthros par Marco Albiero.

La tête de ce Géant d'ascendance divine était intégralement recouverte d'un casque qui ne laissait même pas voir son visage. Mais le plus frappant était les épaulettes à l'aspect de têtes de chien qui, telles les divinités Niō Agyō et Ungyō, montraient leurs crocs aux ennemis leur faisant face. En fait, le casque et les épaulettes représentant le chien bicéphale donnaient l'impression que le Géant possédait trois têtes.

« Tu es mon ennemi », déclara Hyôga, tandis que des flocons de neige commençaient à danser autour de lui et que la température de l'air chutait.

Le bruit perçant de l'air froid, semblable à celui du verre que l'on fissurerait, était tel un prélude, une sonate, répondant à l'augmentation du Cosmos de ce guerrier paisible avant d'entamer le combat.


« Je vais te dévorer.

— Quelle vulgarité », lui répondit le Saint aux yeux d'un bleu limpide, tout en esquissant une grimace de dégoût.


Chapitre 2.6

Seiya, qui avait presque été enterré vivant, brisa les rochers qui étaient tombés sur lui et se releva hors de terre tel un mort-vivant. Il cracha la terre qui lui était rentré dans la bouche tout en se frottant les yeux.


« Et merde ! J'ai failli y rester ! Fait chier », dit Seiya en poussant les décombres tout en continuant à jurer.


Le passage menant vers la surface était désormais bouché par de nombreuses pierres tombées lors de l'avalanche. Et il ne pouvait voir jusqu'où s'enfonçait derrière lui.


« Tiens, mais j'arrive à voir les environs ? » remarqua Seiya.


Une lumière diffuse, qui semblait provenir de la surface des roches, emplissait l'intérieur du passage.


Rubis étoilé.

« C'est comme dans l'Etna ! Alors, nous sommes au bon endroit ?

— Dans le sanctuaire de mon Père.

— Hein ? s'exclama Seiya en se retournant brusquement tout en croisant ses bras devant lui en position de défense afin de bloquer une éventuelle attaque.

— Il ne faut pas surprendre les gens comme ça, c'est mauvais pour le cœur, lança Seiya, provocateur, tout en cherchant son ennemi.

— Tu as donc survécu à cet éboulement...

— Je m'en doutais, cette crevasse était l'un de vos pièges, Géants !

— Je ne pensais de toutes façons pas que ça vous tuerai. Et si vous étiez morts ainsi, nous n'aurions pas pu apaiser la rancune accumulée au cours des siècles.

— Hein ?

— Comment t'appelles-tu, lui demanda la voix.

— Et ça t'apprendra quoi ? Est-ce que les Géants aussi tiennent des chroniques ?

— Non.

— Ah ?

— Consigner ces faits par écrit est inutile. La présence de notre Père est pour nous autres Géants la preuve de notre existence. »


Le fils du dieu sortit de l'ombre d'un rocher, dans cette caverne emplie de la Volonté de Typhon qui donnait l'impression de se trouver dans son corps.

Fanart de Chimera par Marco Albiero.

Seiya eut le souffle coupé en voyant son adversaire. Celui-ci possédait des ailes sans toutefois être un oiseau. Ses ailes étaient pareilles à celles d'une chauve-souris un d'une quelconque bête mythique. Sa main droite tenait une épée à l'apparence de serpent venimeux, et le bouclier sur son bras gauche était paré d'une tête de bouc maléfique aux cornes recourbées. Le casque complet qui dissimulait sa tête avait quant à lui l'apparence d'une tête de lion.


« Ton père ? Tu parles de Typhon ?

— Pour faire simple, oui. »


Son Adamas avait l'éclat sombre d'un rubis étoilé qui renfermait de sauvages étoiles scintillantes. C'était là encore un joyau noble. Un guerrier issus des entrailles de la Terre. Ce Géant en armure complète, doté d'une épée, d'un bouclier et d'ailes métalliques, s'adressa à Seiya en se déplacement de manière pataude.


« Je souhaite tout simplement savoir comment s'appelle la viande dont je vais me repaître.

— Hein ? C'est quoi ces conneries ? » lança Seiya, irrité, en jetant un regard noir à l'adversaire qui s'approchait de lui.


Il frappa le sol de son pied, s'entoura de l'aura blanche et bleue de Pégase, puis attaqua aussitôt le Géant.


« Pegasus Ryūsei Ken ! »


Un flash de lumière apparut et le poing de Seiya dépassa la vitesse du son afin de porter un coup au loin. Maintenant que l'effet de Phlegra avait été brisé, cette technique mortelle de Seiya pouvait enfin atteindre sa véritable puissance.

Cependant, ce fut Seiya qui se retrouva projeté en l'air en hurlant. Seiya avait frappé de plein fouet le bouclier orné de la tête de bélier cornue, et lui et son attaque avaient été repoussés, le Saint effectuant un vol plané de plusieurs mètre en arrière vers un espace rocheux. Seiya put entendre le bruit d'une eau ruisselante.


« Tu aurais du réfléchir un peu plus, dit le Géant à l'aspect de chevalier », tout en avançant d'un pas maladroit mais rapide vers l'endroit où Seiya s'était écrasé.

Le Saint se trouvait sur un rebord rocheux bordant un lac souterrain.


« Merci.

— Comment ? »


Seiya se releva, et se dirigea vers le lac pour s'y immerger à hauteur de genou, tout en suivant son adversaire du regard.


« Depuis tout à l'heure j'avais envie de me débarbouiller la figure. D'ailleurs, ça fait 3 jours que je n'ai pas eu l'occasion de prendre un bain », dit Seiya, qui passa de l'eau sur ses yeux et son visage avant de frotter son nez plein de terre.

Seiya devait pourtant bien avoir reçu des dommages, mais il était cependant en train de rire comme si il n'avait rien eu.


Lac souterrain.

« L'eau est un peu froide, mais ça m'a réveillé !

— Misérable...

— Je vais t'apprendre la politesse ! Je suis Seiya ! Seiya de Pégase !

— Et moi,Chimera, la bête composite », dit son adversaire à l'apparence de chevalier qui, en tant que Géant, dépassait aisément les deux mètres.


Entendre ce nom rappela des souvenirs à la mémoire de Seiya. Ceux-ci dataient de l'époque où il s'entrainait afin de devenir Saint. Son maître Marin, Silver Saint de l'Aigle, lui racontait alors souvent des épisodes mythologiques, et Seiya avait ainsi entendu parler de nombreuses créatures légendaires.


Il savait ce qu'était la Chimère, ce monstre dont l'avant du corps était celui d'un lion, et dont l'arrière était celui d'une chèvre. Sa queue était un serpent, et selon les légendes, cette bête irréelle se voyait parfois ajouter des ailes ou bien une troisième tête.


« Un fils de Typhon ?

— Je vais te dévorer ! »


Le céleste Pégase et la monstrueuse Chimère composite s'élancèrent l'un contre l'autre.

Chapitre 2.7

Éboulement.

Nicol de l'Autel se trouvait dans une caverne sous le volcan d'Arima, après avoir échappé de justesse à l'éboulement qui s'était produit.


« Est-ce vous, évêque ?

— Oh, Shiryū.

— Avez-vous vu Seiya et Hyôga ?

— Non, j'ignore ce qu'ils sont devenus, mais on dirait bien qu'ils sont tombés encore plus profondément que nous. »


Les deux Saints qui s'étaient retrouvés par chance s'assurèrent d'abord chacun que l'autre allait bien.


« Nous voici donc dans les profondeurs de la Terre ? demanda Shiryû.

— Une caverne, en effet. J'ai aussi aperçu des vestiges qui semblent avoir été façonnés, en clair cet endroit est probablement un sanctuaire de ces Géants. On dirait aussi que la barrière de Phlegra est présente.

— Je comprends mieux maintenant. Ce Cosmos omniprésent semblable à un brouillard et qui évoque un scintillement est donc Phlegra ? dit l'aveugle Shiryû, utilisant une métaphore pour expliquer ce qu'il ressentait à travers son Cosmos.

— En effet, même si la présence ou non de lumière doit t'être égal en raison de ta cécité.

— C'est vrai.

— Je me fais du soucis pour Shun, mais la situation de Mei m'inquiète également beaucoup.

— D'après l'histoire de Kiki, moins d'une heure a du passer depuis que Mei a demandé à se rendre dans ce volcan d'Arima.

— J'espère qu'ils sont sains et saufs.

— Comment allons-nous opérer ? demanda Shiryū.

— Quel est ton avis sur la question ? lui répondit Nicol afin de prendre en compte l'opinion du jeune Saint.

— Puisque nous sommes dans le sanctuaire de Typhon, il faut probablement s'enfoncer plus bas, et chercher à rejoindre Seiya et Hyôga. Je peux ressentir leurs Cosmos, même si cette trace reste très faible.

— Ah bon ? Moi je ne ressens rien.

— Vraiment ?

— Je suppose que c'est grâce au lien de sang qui vous unit », dit Nicol en riant.


Soudain la terre fut à nouveau agitée d'un violent spasme.


« Ca va une nouvelle fois s'effondrer ? fit remarquer Nicol en regardant la voûte rocheuse.

— Non, c'est...

— Shiryû ?

— Par ici ! » cria Shiryû en se mettant à courir.


Celui-ci avait senti un Cosmos pareil à une étoile mourante provenant du passage qui s'enfonçait en profondeur. Il se rua dans cette direction, suivi par Nicol. Au fur et à mesure de leur progression, la lumière diminuait. L'obscurité était devenue telle qu'il n'était possible de distinguer les environs qu'à dix centimètres, mais Shiryû, aveugle, se maintenait juste devant Nicol afin de le guider.


Finalement, l'étroit passage déboucha sur une cavité plus vaste. Il se retrouvèrent ainsi dans une immense grotte, où la luminosité était légèrement revenue. Soudain, un gémissement attira leur attention, et ils virent avec surprise que Mei se trouvait là. Le Saint à la Cloth noire était étendu sur le sol, blessé. Mei releva péniblement la tête pour voir les nouveaux arrivant.


« Est-ce que ça va ? cria Nicol en se ruant vers lui, sans se soucier de sa propre protection.

— N'approchez pas... » cria Mei d'une voix ténue.


Torse transpercé.

A cet instant-là, une obscurité totale s'abattit subitement, comme si l'on avait appuyé sur un interrupteur pour couper les lumières.

Une attaque perça d'un seul coup le plastron de la Silver Cloth au sein des ténèbres. La protection fournie par l'étoile de Nicol venait tout simplement de toucher à sa fin.


« Evêque ! »


Ce qui avait volé la vie de Nicol repartit en traversant son dos. Après un court moment, la lumière se refléta à nouveau dans les yeux absents de Nicol.


« La lumière est revenue ? » se dit ce dernier, qui ne pouvait désormais plus voir que cette lueur.


Il n'y avait rien que Shiryû ou Mei puissent y faire. Il ne pourraient pas remonter le temps. On ne pouvait renverser le cours de la vie. Le sang inonda les poumons de Nicol, qui avait eu le torse transpercé. Le sang qui s'écoulait abondamment ne reviendrait pas dans le corps du Saint.


« Évêque ! cria Mei en se rapprochant du Saint de l'Autel qui s'était effondré face contre terre.

— Mei...

— Non..., dit Mei, dont les cheveux argentés étaient maculés de son propre sang, en se rendant bien compte que Nicol n'allait pas s'en sortir.

— Est-ce que tu vas bien ? lui demanda l'évêque.

— Vous ne devriez pas vous soucier de moi dans votre état ! »


Mais même dans ses derniers instants, Nicol s'inquiétait avant tout du sort des autres, et ne prêta pas attention au conseil de Mei.


« Pourquoi les jeunes Saints sont-ils si impétueux ? remarqua Nicol.

— Pourquoi une personne telle que vous n'a-t-elle pas été plus prudente ? »


Après tout, Nicol n'était-il pas censé être un homme posé, au cœur aussi calme qu'un lac isolé ?


« J'ai perdu mon sang-froid, c'est vrai.

— Nicol !

— Te voir étendu par terre m'a fait oublier toute notion de prudence, dit Nicol dont la voix évoquait désormais un lac desséché.

— Pourquoi...

— Tu es important, Mei. Tu as failli trahir la confiance d'Athéna. Sans toi et sans la Cloth de Bérénice, sceller Typhon deviendra particulièrement difficile. Je t'ai pourtant bien parlé de ce rituel secret du Sanctuaire mentionné dans l'antique Gigantomachie.

— Vous ne devez plus parler...

— Scelle Typhon, dit Nicol en mettant ses dernières forces dans ses paroles.

— Ta Cloth t'apprendra certainement comment faire. C'est le destin de ton étoile Mei, une voix que toi seul peut entendre, continua l'évêque.

— Oui...

— Mon unique regret en tant que substitut du Pope est..., commença Nicol alors que ses yeux perdaient leur éclat.

— ...est de ne pas savoir quel est le destin que cette Cloth te réserve. Ni l'histoire officielle, ni les diverses légendes n'en parlent. Et même l'Athéna actuelle l'ignore. Alors, ta Cloth t'enseignera ce rituel. Cette Cloth noire qui a été empreinte du sang d'Athéna lors de l'antiquité te le dira, continua Nicol.

— La protection du sang d'Athéna..., dit Mei

— Même si le destin qui t'attend se révèle être cruel, tu devras le suivre, Mei. Quand j'y pense, peut-être que le destin de mon étoile était de pouvoir te dire ces mots. »


Les paroles suivants devinrent les dernières volontés de Nicol.


« Scelle Typhon. Pour Athéna. »


Une étoile s'éteignit alors. « Nicol, Silver Saint, Autel » serait écrit sur une tombe probablement vide.


« Évêque ! cria Shiryû.

— Shiryû, fais attention, l'ennemi est toujours là ! cria Mei, qui n'avait pas relâché son attention.

— L'ennemi ? » dit Shiryû, qui s'était rendu auprès de Mei et cherchait à localiser le Cosmos de l'assaillant dans cette caverne.


Opale noire.

L'être en question se mit à rire au moment où Shiryū découvrit sa position. Shiryû fut cloué sur place par cet imposant Cosmos. Lui qui avait une grande sensibilité au Cosmos eu l'impression que son Cosmos était avalé par celui de l'ennemi.


« Voici donc un nouveau moucheron bruyant. »


L'écrasant Cosmos se manifesta soudain sans retenue dans une partie obscure de la grotte.


« Il m'a utilisé comme appât... Tout est de ma faute ! » dit Mei plein de remords, Nicol ayant accouru vers son corps étendu avant d'être transpercé dans le noir par la bête maléfique tapie en ce lieu.


Il se mordit si fort les lèvres que le sang coula jusqu'à son menton.


« Mon Père m'a ordonné de dévorer tous les Saints présents. C'est tout, dit le fils du dieu.

— Qui es-tu, vermine ! » dit Shiryû.


Il ne pouvait voir l'effrayant Géant, mais ressentait néanmoins la terrifiante amplitude du Cosmos de celui-ci. Et si il avait pu le voir, il en aurait probablement été encore plus troublé.


« Je suis Ladon, le dragon à cent têtes. »


Mei se releva tant bien que mal. Le Saint était gravement blessé : la chair de ses jambes semblait avoir été mordue et arrachée par endroits, et il avait perdu une inquiétante quantité de sang.


« Ladon... Un des fils de Typhon et Echidna mentionné dans la mythologie ! C'est bien le nom de ce dragon maléfique, n'est-ce pas ? cria Shiryû.

— Je vois, c'est donc un de ces "nouveaux Géants", les fils de Typhon, dont avait parlé Pallas ?

— Je le suis », répondit Ladon.


Fanart de Ladon par Marco Albiero.

Son Adamas avait l'éclat d'une opale noire. Celle-ci était comme issue de l'explosion irisée d'une supernova sur dans le sombre cosmos, et il s'agissait à nouveau d'un rare et noble joyau étincelant. Et son apparence allait de pair.


« Pars, Mei.

— Shiryû ?

— Seiya et Hyôga se trouvent probablement dans les cavernes inférieures. Tu dois ressentir leur Cosmos, non ?

— Mais je ne peux pas te laisser seul...

— L'évêque a dit que Typhon ne pourrait être scellé sans toi et ta Cloth.

— Mais... ! »


Shiryû donna une gifle à Mei, qui refusait de partir.


« Shiryû ?

— Ne répète pas les mêmes erreurs. Ne sommes-nous pas compagnons ? Ne sommes-nous pas frères ? Tu ne mènes pas ce combat tout seul. »


Mei resta silencieux.


« N'est-ce pas ? dit Shiryû en fixant Mei de ses yeux clos.

— Frappé par mon frère cadet..., dit Mei, qui avait l'impression que ce coup était particulièrement douloureux.

— Mais... Il faut que je te dise quelque chose.

— Quoi donc ?

— Lors de la bataille des 12 Maisons, j'ai... j'ai combattu ton maître, le Gold Saint du Cancer. Et je l'ai vaincu. Avec ce poing. Je l'ai fait tomber dans le puits de la mort.

— Je le savais déjà, répondit Mei

— Comment ?

— Nicol m'avait déjà tout raconté, avant même que l'on ne se retrouve devant la Maison du Cancer.

— Ha bon ?

— Même si cet homme était un traître à Athéna et un Saint maléfique, il était aussi pour moi mon maître », dit Mei en ouvrant son coeur. « Et toi, tu es mon frère de sang. Ce sont deux choses que je ne souhaite pas faire peser l'une contre l'autre. »


« Mei...

— Shiryû.

— Les dieux sont omniscients.

— Athéna est omnisciente.

— Merci de m'en avoir fait part Mei. J'avais ce poids sur le cœur, lui dit Shiryû en souriant avec soulagement.

Mei se sentit lui aussi rasséréné après s'être confié aussi franchement à son frère.

Rozan Shō Ryū Ha.

« Il en va de même pour moi.

— Va.

— Je pars. Je me rendrai auprès de Typhon quoi qu'il arrive. »


Ladon, le dragon à cent têtes, se dressa soudain devant eux.


« Tu crois que je vais te laisser partir ?

— Moi, Shiryû du Dragon, vais faire en sorte qu'il le puisse.

— Dragon ? rugit le Géant, qui sembla exprimer pour la première fois une émotion sous son casque de métal.

— Brûle, mon Cosmos !

— Hmm.

— Prends ça ! L'arcane ultime du Dragon ! », dit Shiryû dont le poing droit était entouré d'une aura blanche et bleue en forme de dragon.


« Rozan Shō Ryū Ha ! »


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