Interviews/Pia/Tōru Furuya

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  • Interview de Tōru Furuya, seiyuu de Seiya.
  • "Kyojin no Hoshi" est un manga et un anime des années 70 traitant de baseball, et dont le personnage principal s'appelle Hyōma.
  • Traduction du japonais vers le français par Archange.
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Traduction

Notes du traducteur

- nekketsu: au sang chaud, quelque chose plein d'ardeur et de passion.


Tōru Furuya (années 2010)

1) Pour commencer, racontez-nous comment vous avez été impliqué dans Saint Seiya.

Furuya : À la base, je lisais déjà le manga alors qu'il était publié dans le Jump, et j'ai donc été très heureux en tant que fan lorsque j'ai su qu'une adaptation animée avait été décidée.


Ensuite j'ai eu la chance d'apprendre qu'une audition était tenue, et j'y suis donc allé habillé comme Seiya, avec la ferme intention de décrocher le rôle. Des nos jours on appellerait ça du cosplay (rires). Je portais un T-shirt sans manches, un jean bleu avec des baskets, et des bandes aux poignets. C'est une “technique” que j'utilise souvent quand je passe des auditions. C'est dans mon enfance, quand j'étais un enfant-acteur en costume, que j'ai acquis ce genre d'expérience, celle de créer l'image du personnage que l'on interprète.


Les seiyuus ne sont jugés que sur leurs performances vocales, mais porter des vêtements correspondant au personnage permet de rentrer plus facilement dans le rôle, et c'est aussi plus simple pour les collègues de prendre conscience du personnage auquel ils s'adressent.


Une autre raison pour laquelle je venais cosplayé était pour que le producteur et les examinateurs m'associent au personnage, et ainsi gagner un petit avantage par rapport à mes rivaux (rires). Et peut-être aussi que comme j'avais déjà plusieurs rôles marquants à mon actif, je me suis dit que je leur montrerais ainsi que Furuya, tout vétéran qu'il soit, débordait d'enthousiasme pour ce rôle. Ce petit plus, ainsi que la chance, m'ont permis d'être choisi pour interpréter Seiya.


2) Quel genre d'interprétation avez-vous essayé de donner ?

Furuya :
Hyōma et Ban

Même si les 5 Bronze Saints ont chacun une forte personnalité, Seiya est le plus fonceur, nekketsu. Je me débrouille pour que cet aspect soit aisément compréhensible par les enfants, mais sinon à la base je le joue naturellement, au feeling. Après, comme Seiya est le genre d'homme qui se relève toujours, quelles que soient ses chutes, j'ai pu revoir en lui une part de Hyôma Hoshi, que j'avais autrefois interprété. Hyôma est un joueur de baseball et son âge diffère de celui de Seiya. Et donc, même lorsque les situations sont similaires, on peut ressentir une plus grande sophistication dans "Saint Seiya".


En fait, juste après avoir été choisi pour le rôle, j'ai été invité chez Masami Kurumada. Il m'a alors confié être un grand fan de "Kyojin no Hoshi", et nous nous sommes donc étreints en criant « Hoshi !!! » « Ban !!! » (rires). Je pense que le personnage de Hyôma a peut-être un peu influencé celui de Seiya.


À l'époque de Saint Seiya, de nombreuses écoles de formations pour seiyuus avaient vu le jour, et les jeunes seiyuus arrivaient donc les uns après les autres pour faire leurs débuts dans des rôles principaux. Mon temps de présence à la télévision en tant que seiyuu diminuait, et je n'avais plus de propositions pour des rôles principaux. J'avais bien conscience du changement de génération. En ayant réussi à décrocher le rôle de Seiya, je me suis dit que ce serait peut-être la dernière fois que je pourrais interpréter le personnage principal d'une série TV. Et comme Seiya est un personnage nekketsu et fonceur, ma spécialité en tant que seiyuu, je me suis fermement décidé à faire de ce rôle le plus grand travail représentatif de ma carrière. J'ai enflammé mon Cosmos dès le début.


3) Vous aviez déjà interprété des héros auparavant, comme dans "Kôtetsu Jeeg", mais comment vous y êtes-vous pris pour Seiya ?

Furuya : Comme les Saints se battent en utilisant leurs propres corps, j'ai pu utiliser mes propres expériences en matière de dommages corporels. Par exemple, si Seiya recevait un coup dans l'épaule droite, il me suffisait de dire mes lignes en me concentrant sur ma propre épaule. Utiliser ainsi ses propres nerfs est différent du cas d'animes de robots. Quand je criais « Pegasus Ryûsei Ken », une "technique spéciale" comme on en ont les robots, je me mettais en plus de ça dans le même état d'esprit que Seiya et prenais en compte sa condition physique.


Comme cette attaque était déjouée par les adversaires, j'ai souvent eu à la répéter, et je changeais mon interprétation en fonction des blessures subies par Seiya. Il arrivait aussi que j'ai à interrompre le nom de la technique : « Pegasus Ryûsei k- », ou bien que j'allonge les sons : « Pegasus ryûsei Keeeeen ! » (NDT: contrairement aux animes de robots où les noms de techniques étaient toujours prononcés à l'identique). Et bien entendu, je concentrais toutes mes forces dans mon propre poing en répétant le nom de la technique. Mais pour éviter de faire du bruit parasite, je n'allais pas jusqu'à bouger également le bras (rires).


4) Seiya est un personnage qui se retrouve souvent dans un piteux état, et j'imagine que retranscrire l'état d'épuisement du personnage interprété doit être difficile, n'est-ce pas ?

Furuya : Il finit effectivement dans un état déplorable, dans lequel il ne devrait même plus être en mesure de parler, mais sort malgré tout des répliques. C'est assez contradictoire, n'est-ce pas ? C'était bien un des points ardus avec le rôle de Seiya.


Par exemple, je me suis fait du soucis en me demandant de quelle manière jouer Seiya alors qu'il avait perdu ses cinq sens pendant la bataille du Sanctuaire. S'il s'agissait d'une histoire normale, j'aurais pu utiliser mes expériences personnelles, mais je n'ai jamais eu l'occasion de briser des marches en pierre avec ma tête (rires). Jouer Seiya exigeait donc d'imaginer des situation que l'on ne pouvait vraiment connaître. Mais je pouvais malgré tout saisir les sentiments des personnages en regardant bien les images de l'anime.


Surtout avec les merveilleux dessins de Shingo Araki, qui exprimaient très clairement les douleurs et les peines des personnages. De son vivant, Mr. Araki disait « je fais courir ce crayon tout en imaginant la voix du jeune Furuya. », mais c'était réciproque, je jouais en fonction de ses dessins.


5) Quels souvenirs marquants vous restent du studio de l'époque ?

Furuya : Juste après avoir été choisi, j'ai pris part à la rencontre sportive de TV Asahi, en tant qu'interprète de Seiya. J'ai alors rencontré Masayoshi Kawata, le producteur. Celui-ci m'avait préparé un ensemble de documents couvrant tout ce qui concernait Saint Seiya. Comme c'était la première fois qu'un producteur s'impliquait autant vis-à-vis d'un seiyuu, je me suis dit que je voulais aussi faire de cette œuvre un hit pour lui.


Ensuite, concernant le studio, comme j'avais une solide compréhension de l'univers de Saint Seiya en tant que personnage principal, je me chargeais d'expliquer aux "seiyuus de passage" un peu confus les termes particuliers tels que le "Cosmos" ou le "Sanctuaire". Ainsi, tout le monde pouvait interpréter son rôle avec plus d'aisance, et en ayant un lien plus solide avec l'oeuvre.


Mais comme Saint Seiya est une oeuvre dans laquelle il y a 5 personnages principaux, il arrivait que Seiya n'ait pas grand-chose à faire dans les épisodes se concentrant sur les autres Bronze Saints, et mon rôle se limitait alors à dire le titre de l'épisode. Ces fois-là on me faisait remarquer que ce rôle principal était plaisant à jouer (rires).


Les seiyuus des 5 Bronze Saints étaient de même âge, et nous nous comprenions bien les un les autres. À l'époque je n'étais pas du genre à boire beaucoup d'alcool, mais nous sortions malgré tout souvent boire ensemble.


6) Parlez-nous, de votre point de vue, de la réaction des fans vis à vis de Saint Seiya, alors si populaire.

Furuya : Nous nous étions tous les 5 (interprètes des Bronze Saints) rendus à un événement spécial tenu dans le "hall public de Nakanojima" (aujourd'hui devenu le "hall public central d'Osaka"). La salle avait une capacité d'environ 1000 places, mais celles-ci étaient néanmoins toutes occupées, et les gens qui n'avaient pas pu entrer attendaient autour du bâtiment.


Nous passions les uns après les autres sur scène pour nous présenter, mais les cris pleins de passion des fans s'élevant masquaient complètement ce que l'on disait, alors que nous utilisions pourtant un micro. À ce moment-là, je me suis dit « nous sommes vraiment incroyables ! ». Je n'aurais pas imaginé qu'un simple événement pour une série TV comme Saint Seiya prenne une telle ampleur.


Grâce à cette série, les lettres provenant de téléspectatrices ont augmenté. Mais les votes de popularité dans les magazines de l'époque spécialisés sur les animes montrent cependant que les plus populaires dans la tranche collège-lycée-adultes étaient Shun et Hyōga. D'une manière ou d'une autre, Seiya, le personnage principal, n'arrivait pas à être plus populaire. Cependant, Seiya était très populaire chez les garçons de primaire, ce qui m'a rassuré (rires).


Dans les deux autres œuvres représentatives de ma carrière, "Kyojin no Hoshi" et "Kidô Senshi Gundam", les personnages sur lesquels les fans féminines catégorie "collège-lycée-adulte" devenaient déchaînées étaient Hanagata et Char. Je m'étais rendu incognito à la projection du premier film de Saint Seiya, mais c'est quand il y avait Seiya que j'entendais le moins de "kyaaa" autour de moi. Seiya est un personnage nekketsu et qui s'affirme genre « moi moi moi ! », mais les fans féminines préfèrent les personnages "cools et posés, un peu distants". Ikki est ce genre de personnage (NDT:les "cools").


Il m'arrivait parfois de me dire que j'aurais bien aimé jouer un personnage cool et posé tel que Shiryū, mais au final je suis bien évidemment heureux d'avoir pu être Seiya. Et puis, les "beaux gosses" sont difficiles à jouer. Comme ces personnages ont tendance à se ressembler les uns les autres, il est difficile de pouvoir donner de l'individualité et de démarquer le personnage.


7) La série TV a été diffusée pendant deux ans et demi. Est-ce que votre manière d'interpréter Seiya a changé au cours de cette période ?

Furuya : Le rapport envers Saori a légèrement changé à partir de l'épisode 30 "Brûle, Cosmos de l'amour !". J'ai moi-même été très surpris par la scène où elle embrasse Seiya. Je n'aurais jamais cru que de tels sentiments s'installeraient entre ces deux-là (rires). D'ailleurs, le fait qu'ils se tiennent la main dans le troisième film a aussi été un gros sujet de conversation, pas vrai (rires) ?


8) Même si Miho et Shaina sont aussi attirées par lui, Seiya a fini par choisir Saori, n'est-ce pas ?

Furuya : Miho est son amie d'enfance, mais je ne les vois pas finir ensemble. Shaina était à la base une ennemie, et elle est aussi plus vieille que lui. Je ne pense pas qu'il puisse lui retourner ses sentiments. Et donc, il ne reste que Saori en tant que candidate appropriée.


Au début, il détestait l'attitude hautaine de "petite princesse" de Saori, mais une fois qu'elle s'est éveillée en tant que déesse, sa féminité et sa gentillesse ont commencé à séduire Seiya. Cependant, il est aussi un Saint protecteur d'Athéna, et je pense qu'il sait donc qu'il y a une ligne à ne pas franchir.


9) Quel est votre épisode favori dans la série TV ?

Furuya : Mon épisode préféré est le 37, "Le cri du masque ! L'amour ou la mort ?". Le moment où Seiya endosse la Gold Cloth du Sagittaire m'a empli de joie. Je suis du signe du Lion, et j'adore donc aussi Aiolia, mais ce duel contre lui était si cool. Les attentions de Seiya envers Shaina lui donnaient beaucoup de virilité. À cet instant-là, je pensais « Seiya est si cool ! Sa côte de popularité va exploser ! » (rires).


10) Pourquoi pensez-vous que Saint Seiya reste si populaire un quart de siècle ans après la fin de sa diffusion ?

Furuya : Je pense que c'est parce que l'oeuvre comporte des thèmes universels tels propres aux héros nekketsu comme la "Justice", l'"Amitié", le "Courage" et la "détermination à ne jamais abandonner". Et la mythologie grecque comme toile de fond est un point attirant pour les spectateurs du monde entier. Et puis il y a aussi le "Cosmos", un des termes spécifiques à l'oeuvre. En prenant ça comme de la "force de volonté", on peut peut-être dire que n'importe qui est capable de devenir un Saint.


Cette possibilité est aussi une des raisons de son succès je pense. En plus de cela, Seiya et ses amis affrontent de puissants adversaires, contre lesquels le bon sens exigerait d'abandonner tout de suite. Les voir tenir tête au péril de leurs vies face à de tels ennemis est particulièrement cool, non ? Et il y a aussi les fois où ils sont prêts à se sacrifier pour leurs amis, une déterminations qui n'arrive que peu souvent dans la vie réelle.


Je pense que tous ces sentiments sont compréhensibles dans le monde entier. En fait, Saint Seiya est aussi extrêmement populaire en Amérique du Sud et en France. Je suis heureux de penser que des fans dans le monde entier surpassent leurs problèmes en pensant à Saint Seiya.


11) Et pour terminer, parlez-nous de Saint Seiya Omega, dans lequel vous reprenez le rôle de Seiya après une longue période sans le jouer

Furuya : Comme je l'ai mentionné avant, Saint Seiya est aussi très populaire en Amérique du Sud, et je m'y suis déjà rendu trois fois afin de rencontrer les fans. De nombreuses personnes ayant regardé l'anime avec des sous-titres m'ont dit qu'elles aimeraient me voir à nouveau interpréter Seiya. Cela m'a fait très plaisir.


Bien entendu, j'aime aussi énormément Seiya, qui est une part de moi-même, et on pourrait dire que cette œuvre si importante est le point central de ma vie. Car je ne suis pas que le seiyuu du personnage principal, je suis aussi un très grand fan de Saint Seiya.


Je suis ému de pouvoir à nouveau jouer Seiya. Je n'ai pas encore tout à fait décidé de la manière dont je vais l'interpréter. En regardant les présentations des personnages, je pense que je vais essayer d'ajouter un certain sex-appeal par-dessus sa volonté ardente.

Et puisque les enfants de l'audience vont découvrir l'univers de Saint Seiya via Omega, je veux aussi leur donner une impressionnante performance. Et cette fois, je compte bien obtenir la première place que je n'ai jamais eu dans les votes pour élire le personnage le plus populaire (rires).


Sur Omega, je n'ai pas le sentiment d'être juste là en tant que seiyuu, mais plutôt de participer en tant que membre de l'équipe de production. Je veux que cette série provoque de grands remous. Je vais donner tout ce que j'ai pour que cette oeuvre devienne magnifique. N'oubliez pas d'être devant vos postes de télé.


Fin de traduction