Tenkai-hen Overture - Pamphlet

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  • Interview de Shigeyasu Yamauchi (metteur en scène) et de Tōru Furuya (seiyuu de Seiya) au sujet du film "Tenkai-hen jôso ~ Overture". Paru dans le pamphlet du film. Les pamphlets sont des fascicules explicatifs d'un film vendus au cinéma à l'occasion de la diffusion de l'oeuvre. Il n'est pas rare que le public japonais achète ce genre de livret et en lise le contenu en attendant que le film commence, même si l'histoire est révélée dedans.
  • Traduction du japonais vers le français par Archange.
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Traduction

« J'ai une foi parfaite dans les gens du staff »

Tōru Furuya (années 2010)


Le feedback du studio d'enregistrement


Yamauchi : Avoir un feedback non seulement de Tôru Furuya, mais aussi du reste des acteurs a été très instructif.


Furuya : Ah oui ? Par exemple, il n'y avait pas de noms de techniques dans le script reçu en studio, non ? Cependant, nous trouvions qu'il valait mieux en mettre pour les besoins du fanservice. Et ça a donc été fait, et nous avons pu hurler les noms des techniques.


Yamauchi : Pour creuser un peu plus le sujet des arcanes, vu que l'histoire se déroule après le Meikai-hen, les techniques ultimes de Shiryū et de Hyōga devraient respectivement être le Rozan Hyaku Ryû Ha et l'Aurora Execution si l'on veut rester strictement logique. Mais comme l'a évoqué Furuya-san, il était plus attirant pour l'oreille et les yeux des fans d'avoir le Rozan Shō Ryū Ha et la Diamond Dust et j'ai donc utilisé ces arcanes.


Furuya : Maintenant que vous le dites, c'est vrai ça, je n'y avais pas fait attention.


Shigeyasu Yamauchi (années 2010)

Un film d'animation après 15 ans.


Yamauchi : Cette fois-ci, j'ai pris une approche différente des productions précédentes. Je me suis demandé en réalisant le storyboard jusqu'à quel point je pourrais pousser l'expression des choses en tirant partie de la synergie entre les voix des acteurs et la musique. J'ai osé ajouter de longues répliques dans les dialogues. Je voue une totale confiance aux membres du cast, à commencer par Tōru Furuya. Parce que je gardais à l'esprit le fait que s'il y a des mots, alors ils seraient probablement capables de me fournir un jeu d'acteur tirant parti au maximum de ces mots. Mais c'est aussi ce qu'ils souhaitaient (rires). Lorsque les enregistrements ont été terminés, j'ai trouvé qu'ils s'en étaient admirablement sortis. Furuya-san comprend vraiment très bien le personnage de Seiya.


Furuya : Cette fois-ci, on m'a fait lire le draft préparatoire du scénario, mais comme a changé au fur et à mesure, il a fallu recommencer plusieurs fois ce processus tandis que j'étudiais le personnage.

J'ai fait en sorte de n'avoir aucun travail prévu durant les 2 jours précédant les enregistrements, et ai alors regardé en DVD l'intégralité de la série TV et le Jūnikyū-hen afin de vérifier mon jeu d'acteur. J'ai ensuite lu le manga du Tenkai-hen directement lié à ce film, les storyboards et le script destiné à l'enregistrement, et ai ainsi déterminé quelle approche je devrais utiliser cette fois-ci vis à vis de Seiya.

Et donc, j'ai teint mes cheveux la veille des enregistrements, mis un T-shirt rouge pendant les 3 jours d'enregistrement, et ai joué en me disant « afin de ne pas avoir le moindre regret ! ».


Yamauchi : Et ainsi les sentiments de Furuya-san ont clairement été transmis par delà le micro.


Furuya : Dans ce film, j'ai l'impression que Seiya existe pour Saori et que Saori existe pour Seiya. Pourquoi pas, personnellement je trouve ça bien. Et c'est pourquoi cette fois-ci je le joue comme un Seiya faisant tout ceci pour la Saori qu'il aime.


Yamauchi : Il y a une scène qui m'a particulièrement marqué parmi toutes les oeuvres sur lesquelles j'ai travaillé jusqu'alors, une scène tirée de "la légende du jeune homme écarlate". Seiya pense que Athéna l'a abandonné et sort de la Yacht House puis se morfond en larmes. Seiya a toujours eu ce genre de sentiment en lui. Et cette fois-ci, j'ai voulu explorer un peu plus ce point. Ce que je veux dire par là, c'est que pour moi, le climax du film est lorsque Saori et Seiya se retrouvent.


Furuya : Je suis tout à fait d'accord.


Yamauchi : Je pense que Saori, en tant que femme, possédait des sentiments suffisants pour accepter Seiya. Et c'est pourquoi Seiya lui aussi dit une réplique telle que « Tout ira bien, car je suis là ».


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Au sujet de la dernière scène


Yamauchi : La scène des retrouvailles entre Seiya et Saori a été réalisée de manière à permettre deux explications possibles. Soit Seiya avait réussi à vaincre le dieu, soit il avait perdu... La réponse est la scène suivante. Autrement dit, le combat entre Apollon et un Seiya qui a atteint un autre niveau de puissance. Les dialogues de Shiryū, de Hyōga, d'Ikki, de Shun et des autres Saints ont été travaillés de manière à conduire à cette scène. L'issue de cette scène débouche en sens contraire sur la scène de retrouvailles montrée avant. Les mots d'Ikki et de Shun prennent corps lorsque Seiya réplique en portant un coup de toutes ses forces au dieu qu'est Apollon. Cette fois-ci, le cataclysme qui menace la Terre de destruction n'est pas montré. Comme les quatre autres Bronze Saints et les Gold Saints devenus âmes sont des humains, je me suis dit qu'il serait bien de symboliser le cataclysme au travers des souffrances des personnages.


Furuya : Cette fois-ci, une grande marge de temps nous a été allouée pour dire les répliques. En général, la synchronisation avec la bouche du personnage sert de guide à l'interprète, mais la liberté donnée dans ce film a mis à l'épreuve le talent des comédiens.


Yamauchi : J'ai effectivement fait exprès de laisser une telle marge.


Furuya : Je ne vois pas vraiment d'exemple comparable. Nous autres seiyuus, et tout particulièrement ceux présents dans ce film, nous appuyons sur notre expérience technique afin de coller aux intervalles de temps définis.


Yamauchi : Et c'est pourquoi dans ce film, le timing n'a pas été décidé par le staff mais plutôt par les comédiens de doublage, en les laissant jouer de la manière qu'ils considéraient comme la meilleure. Nous avons ensuite ajusté les plans afin de coller au jeu des acteurs.


Furuya : Vu que le choix nous a été confié, il n'y a pas eu le moindre cas où l'on ait eu à déclarer que nous ne pouvions pas dire une réplique dans l'intervalle de temps imparti. De fait, les séances d'enregistrement et l'approche envers chaque personnage ont été très différentes de ce qui se passe en principe pour la plupart des animes. Ce que je veux dire par là, c'est que ces séances d'enregistrement donnaient plutôt l'impression d'être en train de jouer une pièce de théâtre.


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Le personnage d'Artémis.


Furuya : Cette fois-ci, Artémis semble être l'ennemie du film vis-à-vis de Seiya ou d'Athéna, non ? Dans un anime normal, elle serait montrée comme une personne très froide et cruelle afin de bien montrer qu'elle est la méchante de l'histoire. Mais l'histoire et les dialogues permettent aux adultes de comprendre qu'elle n'est pas aussi froide qu'elle semble l'être. Plusieurs choses suggèrent qu'elle tient à sa petite soeur, ainsi qu'un conflit interne qu'elle ne montre pas sur son visage. La cible de ce film sont les spectateurs situés dans une tranche d'âge qui leur permet de lire entre les lignes et de comprendre ces éléments suggérés. C'est pourquoi le format classique pour ce personnage a été brisé pour plutôt exprimer le visage intérieur du personnage au travers du jeu de scène et de la performance de la comédienne de doublage.


Yamauchi : Lorsque ce projet a été lancé, nous sommes partis sur l'hypothèse que les spectateurs auraient plus de 18 ans, et c'est pourquoi j'ai décidé d'insérer ce genre d'expérimentation. Artémis est le personnage le plus tragique de ce film. Dans le film, elle échange avec Athéna des paroles qui tendant à la montrer comme une adversaire d'Athéna, mais elle porte pourtant beaucoup d'amour à son adorable petite soeur en son for intérieur. Son état de déesse la pousse cependant à réprimer ces sentiments. Je pense que l'impression ressentie en voyant les scènes avec Artémis change si l'on garde ceci en tête tout en regardant ce film.
Furuya : Artémis est un personnage très profond.


Yamauchi : Artémis possède à la fois en elle les aspects "Artémis en tant que déesse" et " Artémis en tant que femme". Elle a un peu été écrite comme un personnage souffrant de personnalités multiples, qui pose par exemple en tant que grande soeur un regard bienveillant sur la relation entre Saori et Seiya, mais qui ressent pourtant une certaine rivalité à cet égard. Son « sous les yeux d'Athéna » qu'elle dit à Tōma est un exemple de réplique exprimant la complexité de son état mental.


En conclusion


Furuya : Pour les dieux, il semble nécessaire de réformer ces êtres humains qui détruisent la Nature sans la moindre considération et n'ont cesse de se faire la guerre. Du point de vue des dieux, ce n'est que justice. Et ceux qui sont là pour stopper ceci pour les raisons qui leur sont propres ne sont autre que Seiya et ses compagnons.


Yamauchi : En effet. Ce que Athéna a réalisé, c'est que les dieux ont des notions très tranchées de ce qui est "bien" ou de ce qui est "mal". Pour les dieux, les humains ne sont que des créatures fragiles, constamment tiraillées entre le bien et le mal durant leurs brèves vie guère plus longues que de fugaces étincelles. Mais cette incertitude entre la voie du bien ou du mal fait la beauté des humains, et même s'il existe des gens très mauvais, peut-on vraiment se permettre de supprimer ceci ?


Furuya : Au sujet d'Athéna, on peut remarquer que juste après avoir transpercé Seiya de son sceptre, Keiko Han prononce un inaudible « Pardonne-moi » sans bouger les lèvres. Ce film ne comporte vraiment que de bonnes scènes et de bonnes répliques, à l'image de cet exemple.


Yamauchi : J'ai réalisé le storyboard en tenant compte de la grande taille de l'écran de cinéma. J'ai aussi inséré plusieurs sens dans chaque scène, chaque réplique. Je pense que les spectateurs trouveront intéressant de chercher ces indices afin de déchiffrer le film. Le cinéma est vraiment la manière optimale de voir ce film, alors j'espère que tout le monde ira le voir en salles.
Furuya : Je vois. Il est vrai qu'au niveau de l'acoustique, les versions DVD et cinéma utilisent des balances différentes. J'espère que les gens iront nous écouter au cinéma. Et puis peut-être qu'ils iront voir le film plusieurs fois, tout comme on peut aller voir plusieurs fois une bonne pièce de théâtre le temps de sa programmation. Même si l'histoire reste identique. C'est le genre d'oeuvre qu'est ce film de Saint Seiya.


Yamauchi : Je suis heureux que vous me disiez ceci. Nous n'avons pour l'instant pas atteint la forme finale de tout ceci, mais je pense qu'il est possible de tout comprendre en s'appuyant sur ce qui est dans les scènes et ce qui est suggéré derrière.


(Janvier 2004, Studio Oizumi de la Toei Animation.)

« J'avais l'impression de jouer une pièce de théâtre. »

Fin de traduction